Historique de Tourisme Montréal

Fondation de Tourisme Montréal : 1919

Le 8 octobre 1919, l’Automobile Club of Canada (l’ancêtre de CAA-Québec) met sur pied le Tourist Bureau of Montreal avec l’appui de la Ville de Montréal et de quelques grands noms de l’économie locale, notamment Henry Birks & Sons, Henry Morgan & Company, Holt Renfrew, Canada Steampship Lines, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, l’Hôtel Windsor, le Ritz-Carlton, l’Association des marchands détaillants et la Chambre de commerce de Montréal. La mission du nouvel organisme : faire la promotion de Montréal et de son réseau routier dans le but de développer le tourisme. Mentionnons que la même année, quelque 18 105 voitures de touristes ont franchi les frontières du Québec selon les statistiques du ministère de la Voirie et des Mines.

En 1924, le Tourist Bureau of Montreal devient le Montreal Tourist and Convention Bureau, en conformité avec une mission qui englobe le développement du tourisme d’affaires. La promotion de la destination Montréal se fait à coup de slogans tels que « Cosmopolitan Montreal » et « Abroad without crossing the sea » (1925).

En 1929, Montréal accueille 89 congrès, dont 48 réunions internationales. En outre, 524 000 véhicules touristiques entrent au Québec en provenance des États-Unis, dont 320 000 pour des séjours de plus de 24 heures. Les dépenses des touristes internationaux en sol québécois atteignent alors 9,2 M$ selon les estimations du Bureau fédéral de la statistique (précurseur de Statistique Canada).

La métropole du Canada

Deuxième ville portuaire de l’Amérique du Nord, plaque tournante d’un vaste réseau ferroviaire et capitale canadienne du commerce et de la finance, Montréal est une destination phare au début du 20siècle. De fait, le tourisme se développe au même rythme que les moyens de transport, et le parc hôtelier montréalais suit naturellement la cadence.

Le 1er avril 1939, les Lignes aériennes Trans-Canada, l’ancêtre d'Air Canada, inaugurent un service passager entre Montréal et Vancouver. Le tourisme international prend son envol avec l’ouverture de l’aéroport de Dorval en 1941. Le premier vol transatlantique au départ de Montréal a lieu en 1943. La même année, plus de 450 000 voitures de touristes américains traversent au Québec, dont près de 260 000 pour des séjours de plus de 48 heures, ce qui représente des dépenses de 33,9 M$. L’année suivante, Montréal se dote d’un centre des congrès. À l’époque, les promoteurs de la destination mettent en avant le charme historique et romantique de la métropole, « The Gateway to historic Québec ».

La Deuxième Guerre mondiale a naturellement un impact sur le tourisme. Ainsi, les voyageurs délaissent la voiture au profit du train pour leurs déplacements entre le Canada et les États-Unis. En 1943, le Québec accueille 212 000 passagers ferroviaires américains, une hausse de 28 % sur l’année précédente. Les dépenses suivent la même progression pour s’établir à 20 M$.

En 1949, Montréal accueille un million de touristes, selon les chiffres recueillis par le Montreal Tourist and Convention Bureau, qui regroupe alors 245 membres.

Le renouveau

En 1961, le Montreal Tourist and Convention Bureau cède la responsabilité du tourisme d’agrément et de loisirs à l’Office municipal de tourisme de Montréal pour se concentrer sur le tourisme d’affaires, comme l’indique son nouveau nom : le Montreal Convention and Visitors Bureau. En 1964, le président de l’organisme met sur pied un comité chargé d’intensifier la promotion de la destination sur le marché des congrès et des réunions. L’année suivante, Montréal accueille 67 545 congressistes dans le cadre de 161 congrès. À l’époque, le Montreal Convention and Visitors Bureau compte 274 membres.

Alliant confort américain et charme européen, la destination Montréal est depuis longtemps considérée comme le « Paris de l’Amérique du Nord ». Les années 1960 marquent le début de sa transformation en métropole résolument moderne : réaménagement de la place Jacques-Cartier, construction de la Place Ville Marie et de la Place des Arts, etc. Ce renouveau a pour toile de fond la Révolution tranquille et la démocratisation du transport aérien, qui entraînera une forte hausse de la fréquentation touristique.

L’année de son cinquantenaire, en 1969, le Montreal Convention and Visitors Bureau regroupe plus de 300 membres.

Montréal la dynamique

Montréal acquiert le statut de ville ouverte sur le monde grâce à deux événements d’envergure : l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques de 1976. Cette année-là, les arrivées internationales (hors touristes américains) font un bond de 24 % pour s’établir à 355 000 visiteurs.

En 1982, le Montreal Convention and Visitors Bureau devient l’Office des congrès et du tourisme du Grand Montréal (OCTGM). Toujours très engagé dans le milieu montréalais, l’Office jouera un rôle de premier plan dans la construction du Palais des Congrès l’année suivante.

En 1986, le président du conseil de l’OCTGM lance un processus de planification stratégique qui permettra à terme d’unifier les forces vives du tourisme montréalais.

En 1989, l’OCTGM intègre les ressources de CIDEM-Tourisme (anciennement l’Office municipal du tourisme). L’organisme compte alors 402 membres et 51 employés. La même année, la Ville de Montréal, de concert avec les gouvernements du Québec et du Canada, inaugure le Centre Infotouriste, un service d’accueil multifonctionnel dont la gestion est confiée à un organisme paramunicipal, la Société d’accueil et de renseignements touristiques de Montréal (SARTM).

En 1992, la Ville de Montréal confie les fonctions d’accueil de la SARTM à l’OCTGM. L’organisme participe à la promotion du 350e anniversaire de Montréal.

Le 19 mai 1994, l’OCTGM fête son 75e anniversaire au Marché Bonsecours. Pour marquer l’événement, l’Office présente une exposition sur le tourisme montréalais au Centre d’histoire de Montréal.

En 1995, l’OCTGM inaugure son site Web, faisant ainsi ses premiers pas dans l’univers des nouvelles technologies, appelées à jouer un rôle primordial dans la promotion de la destination Montréal.

Malgré les soubresauts de l’économie mondiale, Montréal accueille plus de 7 millions de touristes entre 1997 et 2005, la meilleure performance du secteur au Canada. Le positionnement « À la Montréal » présente la destination comme une ville de culture francophone romantique, dynamique, sûre et ouverte. Sur le marché des congrès, on opte pour le slogan « Montréal, A convention City. Not a conventional City » (Montréal, une ville de congrès. Pas conventionnelle).

En 1998, l’OCTGM adopte la dénomination Tourisme Montréal. Grâce à l’entrée en vigueur de la taxe sur l’hébergement en 1997, l’organisme est en mesure d’intensifier ses efforts de promotion à l’international. La métropole est positionnée comme la meilleure destination urbaine quatre saisons où l’on puisse vivre des expériences uniques le temps d’une fête. Montréal se hisse au 2e rang des villes nord-américaines pour l’accueil de congrès internationaux.

En 2013, Tourisme Montréal consacre plus de 10 M$ à la promotion de la métropole pour stimuler la croissance du tourisme. On table alors sur 8,5 millions de visiteurs, ce qui représente 2,5 G$ en dépenses touristiques.

À l'ère des médias sociaux, les habitudes des consommateurs changent, et le rôle des offices de tourisme doit évoluer en conséquence. Toujours à l’avant-garde, Tourisme Montréal crée le mot-clic #MTLmoments et adapte son blogue Vivez MTL / MTL Buzz à la navigation mobile (téléphones et tablettes). L’organisme délaisse la publicité traditionnelle au profit de campagnes thématiques basées sur l'intégration de contenu axé sur un positionnement attrayant : Montréal, ville de festivals et de musées, capitale gastronomique et destination de prédilection pour les familles. Cette année-là également, la métropole accueille plus de congrès que toute autre ville canadienne.

Toujours en 2013, Tourisme Montréal lance la campagne « Fais-le à Montréal / Do your thing ». Dans une série de vidéos, des influenceurs et autres vedettes de la communauté gaie nord-américaine font une démonstration de leur talent et partagent leur vision de Montréal. L’objectif : présenter la métropole comme la destination LGBT par excellence.

De 2015 à 2017, Montréal voit le nombre de touristes passer de 9,6 millions à un peu plus de 11 millions, un record de fréquentation.

En 2016 et en 2017, Tourisme Montréal joue un rôle clé dans la promotion du 375e anniversaire de Montréal avec la campagne « Sorry » (Désolé). Déployée sur les marchés de l’Ontario et des États-Unis, cette campagne en trois phases s’articulait autour d’un message humoristique : « Dear neighbours from Toronto and New York, we’re turning 375 in 2017 so we’ll be celebrating all year! We’re going to make a lot of noise…Sorry! We live right next door so, of course, you’re welcome to come and join us. Your neighbour, Montréal. »

Tourisme Montréal en 2019 : 1000 membres et partenaires, 100 employés engagés, 1 immense terrain de jeu

Au début de 2018, Tourisme Montréal a adopté de nouvelles orientations stratégiques redéfinissant son rôle et ses actions sur les marchés touristiques et auprès de la communauté pour la période 2018-2022. Au fil de ses 100 ans d’existence, Tourisme Montréal a développé une expertise exceptionnelle dans la promotion de la destination Montréal. Très engagé dans la collectivité montréalaise et reconnu pour son action innovante, l’organisme met tout en œuvre pour maximiser les retombées socioéconomiques du tourisme et joue de ce fait un rôle vital dans l’écosystème touristique de la métropole.

Tourisme Montréal célèbre un siècle d’existence avec la conviction que Montréal – en tant que porte d’entrée du Québec – est destinée à se hisser au premier rang des grandes villes touristiques de l’Amérique du Nord. À cette fin, l’organisme table sur un positionnement ludique qui présente la métropole comme un immense terrain de jeu où tout est possible.

Robyn Fadden